Lanceurs russes

Le spatial russe est moins connu que le spatial américain, mais des missions Vostok à la N1 il y a beaucoup à en dire.

Sommaire

Les sets en rapport avec la mission

La capsule Soyouz TMA

Soyouz (du russe Союз, « Union ») désigne une famille de vaisseaux spatiaux habités soviétiques, puis russes après l’éclatement de l’URSS, conçue au début des années 1960. Le vaisseau Soyouz est, depuis 1967, le seul véhicule spatial mis en œuvre par l’astronautique russe pour placer en orbite des cosmonautes. Il permet de desservir l’orbite terrestre basse et assure la relève des équipages des stations spatiales : Saliout dans les années 1970, Mir dans les années 1990 et enfin la Station spatiale internationale depuis 1998. Après l’arrêt de la navette spatiale américaine en juillet 2011, Soyouz était devenu le seul vaisseau capable d’assurer la relève de l’équipage permanent de la station spatiale internationale jusqu’au lancement réussi en mai 2020 par la société privée SpaceX de la capsule Crew Dragon par un lanceur Falcon 91.

Photo de la capsule Soyouz

Caractéristique Valeur
Hauteur 10 m
Diamètre 2,65 m
Masse totale 7,25 t
Ergols 900 kg
Source énergie Panneaux solaires
Atmosphère Oxygène / azote
Atterrissage sur le sol
Destination orbite basse
Équipage 3
Espace habitable 9 m3
Delta-V 390 m/s
Autonomie 14 jours
Puissance électrique 0,6 kW
Type d’écoutille russe (sonde cône)
Rendez-vous automatique

Le R7 Semiorka

Le R-7 Semiorka (du russe Семёрка, signifiant « Petite septième ») est le premier missile balistique intercontinental au monde, élaboré par l’Union soviétique. Le missile, développé par des ingénieurs sous la direction de Sergueï Korolev, père du programme spatial soviétique, effectue son premier vol le 7 septembre 1956, et entre en service opérationnel en 1960. Mais ses caractéristiques mal adaptées aux besoins militaires entrainent rapidement son retrait du service.

Le R-7 Semiorka sert également de lanceur spatial : rebaptisé Spoutnik, il lance le satellite du même nom, Spoutnik 1, le 4 octobre 1957, dans le premier vol orbital non habité réussi de l’ère spatiale. Cette version spatiale donne naissance à toute une famille de lanceurs à la fois performants et fiables dont les dernières versions, actuellement le Soyouz, sont toujours en service, et fabriquées dans l’Usine no 1 de Samara1.

R7 Semiorka

Vostok

La fusée Vostok (du russe Восток signifiant « Est ») est un lanceur soviétique mis au point à la fin des années 1950 à partir de la fusée Semiorka par ajout d’un troisième étage, le bloc E. Sa charge utile en orbite basse était d’environ 5,5 tonnes contre 1,5 tonne pour la Semiorka. Ce lanceur a été utilisé pour lancer les premiers cosmonautes soviétiques à bord de leur vaisseau Vostok ainsi que les premières sondes spatiales du programme Luna.

Le lanceur Vostok dans sa version Luna tirée depuis le cosmodrome de Baïkonour permet de placer 4 730 kg sur une orbite basse de 200 km avec une inclinaison de 65°. Ce lanceur permet également de placer 400 kg sur une trajectoire interplanétaire.

167 exemplaires de ce lanceur ont été tirés à partir de 1958. Le lanceur a été progressivement remplacé par des lanceurs mieux adaptés, en particulier par la fusée Soyouz, version de la Semiorka plus puissante et disposant d’un étage rallumable. Le dernier exemplaire a été lancé le 29 août 1991.

Vostok

Soyouz FG

Soyouz (du russe Союз /sajuz/, « Union ») est un lanceur soviétique puis russe dont la conception remonte aux années 1950 et qui fut utilisé initialement pour lancer les vaisseaux avec équipage du programme Soyouz. Ce lanceur, d’un peu plus de 310 tonnes et 46 mètres de haut, peut placer une charge utile de plus de 7 tonnes en orbite terrestre basse depuis les cosmodromes russes. Il est notamment utilisé de nos jours pour mettre en orbite des satellites militaires russes, les équipages de la Station spatiale internationale, lancer les vaisseaux cargo Progress qui ravitaillent la Station spatiale internationale et pour mettre sur orbite des satellites scientifiques russes ou européens. Grâce à sa fiabilité et son faible coût de production, il est toujours apprécié malgré la rusticité des techniques employées. À fin 2017, plus de 1 880 lanceurs Soyouz ont été lancés1, avec un taux de réussite proche de 98 %. De juillet 2011 (retrait du service de la navette spatiale américaine) à mai 2020 (premier vol habité du Crew Dragon), le vaisseau Soyouz était le seul véhicule capable d’envoyer un équipage vers la station spatiale internationale.

Soyouz FG

la N-1

La fusée N-1 (en cyrillique russe : Н-1), également désignée Herkules, est un lanceur spatial super lourd développé au cours des années 1960 par l’URSS pour envoyer un homme sur la Lune dans le cadre de la course à l’espace qui l’oppose à l’époque aux États-Unis, qui de leur côté développent le lanceur géant Saturn V avec le même objectif. Après quatre lancements entre 1969 et 1972, tous infructueux, le projet est arrêté en 1974, cinq ans après le premier atterrissage sur la Lune de l’équipage américain d’Apollo 11. L’existence de ce lanceur et plus généralement du programme lunaire habité soviétique, symbole de l’échec de l’Union soviétique dans la course à l’espace, est longtemps dissimulé par le gouvernement : les premières informations officielles sur le lanceur ne sont fournies qu’après la chute du régime soviétique, au début des années 1990.

La N-1, de taille similaire mais de masse et charge utile plus faibles que son équivalent américain Saturn V (N-1 : 105,3 mètres de haut, 2 700 tonnes au décollage, 95 tonnes de charge utile), est le plus grand représentant de la génération de lanceurs soviétiques développée à cette époque pour remplacer les premières fusées conçues à partir de missiles balistiques intercontinentaux.

Saturn V & N-1, comparaison

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